Un apprentissage de la traduction en conditions professionnelles

L’intégration de pratiques professionnelles dans les cursus de traduction est un atout pour améliorer l’employabilité des jeunes diplômés. C’est ce qui ressort d’une enquête menée auprès d’établissements, de professionnels et d’étudiants par OPTIMALE, un réseau académique Erasmus + rassemblant 70 partenaires de 32 pays européens. À cet égard, l’organisation de sessions intensives de traduction technique permet aux étudiants de reproduire le fonctionnement d’une véritable agence de traduction. Constatant la popularité de cette pratique utilisée dans le cadre de ses cursus de traduction, l’Université Rennes II s’est associée à d’autres établissements d’enseignement supérieur pour lui donner une résonnance européenne.

 

Titre du projet : Optimising translator training through collaborative technical translation (OTCT)
Nom du porteur de projet : Université Rennes II
Type de projet Erasmus + : Projet de partenariat - Enseignement supérieur
Durée du projet : 28 mois – septembre 2014 - décembre 2018
Subventions européennes : 157.290 €
Partenaires : Belgique (Université Catholique de Louvain ; Haute École Léonard de Vinci), Espagne (Université Pablo de Olavide), Malte  (Université de Malte), République tchèque  (Univerzita Karlova), Roumanie (Centre scolaire «Velenje»), Royaume-Uni (Swansea University)


Un million de mots traduits

Pendant la durée du projet, quatre sessions TRADUTECH d’une durée de cinq jours ont été mises en place. Répartis par équipes de 8 à 12, les étudiants ont traduit des documents pour des clients fictifs, soit plus d’un million de mots au total dans 16 langues différentes, et ont bénéficié du retour de professionnels. En tout, ils sont 675 jeunes (de niveau licence 3 à master 2) à y avoir participé ensemble... mais à distance ! En effet, la grande innovation du projet « OTCT » est l’introduction des nouvelles technologies dans la pratique des sessions intensives de traduction : plateforme collaborative, outils de communication virtuelle, logiciel de traduction... Des mobilités d’étudiants et de professeurs ont aussi été organisées pour permettre de vraies rencontres de terrain. Parmi les autres réalisations, citons également la tenue de deux sessions de formation en présentiel pour des formateurs ainsi que la réalisation d’un manuel d’utilisation à destination des établissements qui souhaiteraient implémenter TRADUTECH dans leurs cursus.

TRADUTECH se pérennise

92% des jeunes ayant participé à l’une des sessions TRADUTECH jugent que l’expérience leur sera bénéfique pour la suite de leurs études et de leur carrière. De leur côté, les universités de Rennes II, Louvain et Cluj ont pérennisé le dispositif en proposant une session par semestre au profit chacune d’une cinquantaine d’étudiants. D’autres universités, extérieures au partenariat, telles que celle de Turku, en Finlande, vont prochainement organiser leur propre session TRADUTECH.

Ce qu'il a vécu

Katell Morin-Hernandez, maître de conférence, responsable du master Traduction à l’Université Rennes II et coordinatrice du projet

"Le projet OTCT a été très bien accueilli car il a permis la prise de conscience d’une lacune en ce qui concerne la formation à la traduction technique. Aujourd’hui, les sessions intensives rentrent dans le paysage et se généralisent progressivement. L’Université Rennes II appartient au réseau EMT (European Master’s in Translation) par le biais duquel elle peut communiquer autour de la mise en œuvre des sessions TRADUTECH et de leurs résultats. Mais nous sommes également approchés par des établissements appartenant à d’autres réseaux, notamment par une université néerlandaise."