L’éducation informelle, l’estime de soi et des autres

Treize formateurs de la Ligue de l’enseignement ont rencontré des intervenants britanniques et suédois sur des enjeux communs : comment valoriser des compétences nées de situations de vie difficiles, liées au chômage, aux addictions, à la prison, à l’exclusion ? Comment faire essaimer de nouvelles façons de collaborer et identifier des compétences acquises dans un contexte d’éducation informelle ? Les mobilités organisées visaient à explorer deux méthodes complémentaires : les cercles de coopération (study circles) et les blasons de compétences (open badges).

 

Titre du projet : Pratiques pédagogiques impliquantes dans l’éducation informelle
Nom du porteur de projet :
Ligue de l'enseignement
Type de projet Erasmus + : 
Projet de mobilité - Education des adultes
Durée du projet : 19 mois – juin 2016 - décembre 2017
Subventions européennes : 45.000 €
Partenaires : France (La Ligue de l’enseignement), Royaume-Uni (ParteWEA), Suède (ABF)

S’ouvrir à des méthodes innovantes

Les cercles de coopération constituent une pratique enseignée dès l’école dans les pays scandinaves. Elle consiste à réunir des personnes afin de résoudre un défi commun. Ce mode de délibération et d’action repose sur des pratiques de collaboration et de bienveillance.

En Suède, les participants ont utilisé, les cercles de coopération pour échanger sur le pouvoir des associations et l’implication citoyenne, et construire des actions tests.

« Nous voulions que ces immersions rejaillissent de suite sur des projets concrets », explique Mathieu Muselet, chargé de mission à la Ligue de l’enseignement. À leur  retour, les membres de la Ligue ont donc rapidement créé un premier cercle de coopération à Hénin-Beaumont, dans le Pas-de-Calais, regroupant la paroisse et quatre associations. Son objectif : mener des actions pour lutter contre le chômage, l’exclusion, l’incivilité, l’insécurité et les positions politiques extrémistes.

L’éducation informelle au Salon européen de l’éducation

Les blasons de compétences touchent aux compétences dites informelles et acquises dans le cadre de voyages, d’engagements associatifs, d’expériences artistiques, de parcours de réinsertion… Ils permettent d’identifier ces

savoirs et de les faire reconnaître via Internet et les réseaux sociaux. Ils se fondent sur la complexité de chaque personne, leur richesse intérieure. C’est une façon de délivrer une certification de confiance ou d’en bénéficier, par le biais d’un

pair ou d’une ONG.

« Les publics de l’éducation populaire (exclus, jeunes sortis du système scolaire sans qualification, migrants…) n’ont aucun moyen de faire valoir les habilités qu’ils ont forgées au cours de leurs expériences. Dans le même temps, les employeurs ont besoin de salariés adaptables aux nouvelles organisations du travail. Par la richesse de trois modèles éducatifs différents (scandinave, anglosaxon et français), nous voulions amplifier les bonnes pratiques en matière d’éducation informelle en Europe », poursuit Mathieu Muselet.

Fin 2017, la Ligue de l’enseignement a présenté les cercles de coopération et les blasons de compétences lors du Salon européen de l’éducation et des expériences de blasons de compétences se sont déroulées sur place, avec les visiteurs. Un exemple de diffusion pédagogique.

Ce qu'il a vécu

Ali Hamnache, Délégué à la vie fédérative des Hauts-de-France, Ligue de l’enseignement

« Notre fédération regroupe 2 700 associations dans le Nord. Nous les sensibilisons aux approches innovantes, afin qu’elles régénèrent leur action et attirent de nouveaux bénévoles.

Au printemps 2017, nous leur avons présenté les blasons de compétences. Un office communal de la jeunesse s’en sert désormais pour créer une bourse de travail saisonnier. La Coopérative des savoirs du Ternois propose à des bénéficiaires du RSA de les utiliser afin de répertorier leurs compétences pour créer une coopérative agricole biologique. Cela redonne de la dignité à ces personnes : elles se sentent à nouveau utiles ».