Un passeport pour de nouvelles représentations

Physiques ou psychiques, les addictions sont de plus en plus sévères et multiples.Elles nécessitent de nouvelles approches, transversales, des soins comme de l’accompagnement des patients et de leurs proches.

 

Titre du projet : Formation par le voyage dans le champ de l'addictologie
Nom du porteur de projet :
CEID-Addictions
Type de projet Erasmus + : 
Projet de mobilité - Education des adultes
Durée du projet : 24 mois – juijn 2015 - mai 2017
Subventions européennes : 39.000 €
Partenaires : Belgique (Phénix, La Pièce, Hautes Fagnes et Thaïs),Bulgarie (Solidarnost), Espagne (Energy Control), France (CEID-Addictions), Irlande (Rutland Centre), Italie (Gruppo CEIS-Formazione), Pologne (Monar), Royaume-Uni (Phoenix Futures), Suède (Sodertalje Kommun Vuxenenheten Missbruk)

 

 

Les immersions vécues par ses salariés ont fait bouger les lignes de CEID-Addictions. Vingt d’entre eux (médecins, infirmiers, éducateurs, psychologues, agents, assistants de service social, responsables) sont partis observer en Europe la prise en charge des patients, les thérapies utilisées et les protocoles émergents. À leur retour, ils se sont forgés une nouvelle représentation du lien entre les personnes soignées et leur entourage, évoluant vers une approche plus globale, « systémique », de l’accompagnement thérapeutique.

Une expérience renouvelée

CEID-Addictions pratique l’apprentissage par le voyage depuis 2012. Entre 2015 et 2016, les séjours d’immersion Erasmus + ont duré en moyenne une semaine au sein des structures partenaires. Chaque séjour a permis d’approfondir un aspect précis : en Espagne, les méthodes de collecte et d’analyse des substances addictives ; en Bulgarie, le contexte d’origine des personnes venues s’installer en Aquitaine en effectuant des allers-retours entre les deux pays ; en Irlande, les addictions sans substances (rapports addictifs au jeu ou à l’alimentation) ; au Royaume-Uni, les méthodes d’accompagnement en communautés ; en Belgique, l’accompagnement des familles des personnes dépendantes ; en Pologne, l’apprentissage par le voyage…

“ L’addictologie est une discipline transversale. Ces immersions dans d’autres pratiques et contextes professionnels ont renforcé les compétences et les méthodologies de nos collègues en psychoéducation et en médecine. ” témoigne Krassimira Totcheva, psychologue au sein de CEID-Addictions.

Le voyage, booster de compétences

Au-delà du champ de l’addictologie, leur expérience s’est enrichie de la méthode d’apprentissage par le voyage, qui est un levier important dans le développement à la fois personnel et professionnel des salariés. Elle stimule l’innovation et les réflexions sur les méthodes d’accompagnement des patients », poursuit Krassimira Totcheva.

En 2017, la restitution de ces expériences a fait l’objet d’un colloque organisé à Bordeaux pour les partenaires de CEID-Addictions : Agence Régionale de Santé Nouvelle-Aquitaine, Fédération Addictions, Fédération des acteurs de la solidarité, responsables sociaux de communes, directeurs de centres sociaux, représentants des pouvoirs publics et des structures partenaires en Europe.

L’ensemble de cette démarche témoigne de la volonté de l’association de devenir une organisation « apprenante et innovante », qui développe la motivation et les compétences de ses équipes. CEID-Addictions entend aussi améliorer ses méthodes d’accompagnement et le service rendu aux personnes dépendantes et à leur entourage.

Ce qu'il a vécu

Nicolas Bourguignon, Directeur de la communauté thérapeutique CEID de Barsac, Nouvelle-Aquitaine

« À deux années d’intervalle, j’ai effectué un séjour au sein d’un centre d’addictologie en Italie. J’ai été impressionné par leur organisation systémique, avec l’évaluation du management, des établissements, des problèmes et des risques psychosociaux. Une approche efficace face à des patients qui vivent des addictions de plus en plus sévères et multiples, souvent liées à des troubles psychiatriques. Ce centre a su assouplir son modèle pour mieux soigner leurs angoisses. Son approche thérapeutique se pratique “à la carte”, selon la personnalité de chaque résident. Nous appliquons désormais la même démarche au CEID. Ce retour d’expériences a aussi changé notre croyance sur le rôle des familles, vues désormais comme un levier bénéfique dans le maintien du lien et l’aide à la reconstruction du patient. »